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Paris et l'escrime

Publié le 15.01.10

Paris et l'escrime

 

La Ligue d'Escrime de l'Académie de Paris affiche clairement sa volonté de se développer et de promouvoir l'escrime. Deux objectifs qui doivent balayer sur leur route le problème récurrent de l'infrastructure. Actuellement, les 41 clubs de la ligue s'entraînent dans 35 salles : 20 salles polyvalentes équipées, 11 salles d'armes spécifiques (de 2 à 14 pistes) et 4 salles non équipées. Pour les salles polyvalentes et spécifiques, la plupart sont des gymnases municipaux avec des créneaux en temps partagés soit un coude à coude permanent. « Le problème de Paris c'est le problème de la place, au niveau national, la moyenne est d'un équipement sportif pour 120 personnes, à Paris c'est un équipement pour 750 personnes ! », précise Christian Bernard, président de la ligue depuis 2004. Pour ce dernier, les clubs doivent nécessairement s'appuyer sur 4 éléments : une infrastructure, une équipe dirigeante, une équipe enseignante et des licenciés. A l'instar de la Tour Eiffel solidement campée sur ces quatre piliers, les clubs parisiens doivent trouver cet indispensable équilibre pour bien fonctionner. Le problème des infrastructures est présent au niveau des entraînements mais également au niveau des grosses compétitions avec l'obligation de réserver les deux salles municipales suffisamment grandes pour accueillir les événements : le stade Elisabeth et la Halle Carpentier. Des contraintes et des difficultés qui ont fait émerger le projet de la construction dans la capitale d'une grande salle d'escrime (voir détails du projet en encadré).


Au niveau des licenciés, à la fin de la saison 2007, la LEAP en comptait 4920. Le cap des 5000 vient d'être franchi et la ligue parisienne est classée en 2ème position derrière Versailles avec néanmoins un bassin de population moins important. Des Moustiques aux grands seniors, toutes les catégories sont sur les pistes pour pratiquer une escrime de loisirs et de compétition. Sans oublier les nombreux tireurs et tireuses de haut niveau qui s'entraînent dans des clubs de renom (d'origine ou de transfert). Sur les 41 clubs, 29 sont implantés au sud de Paris et 12 au Nord, une répartition non homogène en faveur des quartiers les plus favorisés. Néanmoins, cette tendance semble peu à peu moins marquée avec l'implantation de clubs dans des quartiers dits populaires comme dans les 11ème, 12ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements. « Cette répartition correspond désormais davantage à la volonté d'un maître d'armes ou d'une équipe dirigeante d'implanter un club dans tel ou tel endroit », explique le président. La capitale permet encore la création de nouveaux clubs, sachant que les mairies d'arrondissements ont la volonté d'offrir une diversité d'activités. « Quand l'escrime est déjà présente dans un arrondissement et qu'un nouveau club voit le jour, il faut que la cohabitation soit bonne », souligne Christian Bernard. La difficulté ne se situe pas au niveau de l'implantation des structures mais au niveau des licenciés. En moyenne, les clubs parisiens comptent 120 licenciés, mais en les regardant à la loupe on constate l'écart important qui existe entre eux. Entre le plus petit club qui compte 20 tireurs et le plus grand et ses quelque 680 escrimeurs la marche est haute ! Des disparités qui mettent en lumière des modes de fonctionnement et des besoins très divers d'une structure à l'autre. « Notre objectif n'est pas d'avoir trop de clubs mais plutôt que les clubs évoluent », explique le président. L'équipe dirigeante s'efforce de trouver des réponses adaptées aux besoins. Sur la pile des dossiers prioritaires figure en première place celui de la construction de la grande salle d'escrime, le sésame pour un avenir radieux.